Troubles caractèriels

    Une femme vient consulter avec son fils de quatre ans et demi pour des troubles du comportement : il est très turbulent, tape, se roule par terre de colère, n’obéit pas, à la maison et à l’école.

    Au début de l’entretien, le garçon n’arrête pas de sauter et de crier. Il n’écoute pas sa mère quand elle lui demande de se calmer et se met même à la taper ! La femme se met à pleurer en disant qu’elle n’y arrive plus, ne sait plus quoi faire, n’ose plus sortir même en famille car il est trop perturbant…

    Le thérapeute propose à la maman de rester près de la table pendant la séance d’Ortho-Bionomy de son fils. Mais pas moyen d’asseoir l’enfant sur la table: il se met à courir, à se cacher derrière le fauteuil, et tape le thérapeute à son approche.

Le praticien n’insiste pas et demande à la maman, qui semble avoir besoin d’écoute, de s’asseoir sur la table. Il explique à l’enfant que, puisqu’ il (l’enfant) ne veut pas se calmer, il (le praticien) va s’occuper de sa maman. Le travail commence en se mettant à l’écoute des différentes ambiances qui se sont mises en place dès le début de l’entretien.

    Pendant ce temps le garçon continue de courir, de crier, de pousser les fauteuils...

Le thérapeute demande à la mère ce qui l’a fait pleurer tout à l’heure et teste par le TRM la colère : non, il ne s’agit pas de cela. La tristesse : oui un peu, l’impuissance : oui tout-à-fait.

    Le praticien et la maman travaillent ensemble l’impuissance: il lui demande de répéter «impuissance» pendant qu’il se met en état de «présence». Pendant ce temps, le petit se met à embêter sa mère comme si elle avait pris sa place. Le thérapeute lui demande s’il veut monter lui aussi sur latable, à condition d’être calme et de participer. L’enfant acquiesce. Le praticien l’aide à monter sur la table et continue à traiter l’impuissance avec la maman. Des regards s’échangent de part et d’autre, la détente et le calme s’installent.
    Après l’HG, le thérapeute teste à nouveau par le TRM « impuissance » et là le bras résiste bien. Il reste en contact avec la mère et le fils. Le petit demande s’il peut « toucher sa maman pour l’aider ». Il place sa main sur elle, près de son ventre côté droit. Puis tous trois finissent la séance en se tenant les mains comme dans une ronde.
    Depuis, le praticien les a revus une fois pour un contrôle, tout est rentré dans l’ordre.

 

 

    Notez ici comment le praticien a respecté l’enfant : il  ne l’a pas forcé  à recevoir un traitement qui avait d’ailleurs toutes les chances d’être inefficace. Par contre, en faisant un travail avec  la  maman  pour  qu’elle  reprenne  confiance  en  elle  et qu’elle ne se sente plus impuissante face à son fils, l’enfant s’est senti rassuré : son agressivité n’avait plus lieu d’être. Il pouvait à nouveau faire confiance à sa mère!