Sylvie et la peur de l’accouchement

     Sylvie arrive au terme de sa grossesse dans quinze jours ; ce sera son deuxième enfant, mais elle éprouve une peur panique d’accoucher. Elle vient consulter.


     Son premier accouchement s’est passé sans le moindre souci, aucun problème pendant la première grossesse, comme celle-ci d’ailleurs. Mais la peur est là.

TRM :

« Peur d’accoucher » :→

« Peur que le bébé ait un problème de santé » :↓

Cette phrase est retenue.


     Sylvie la répète. Sa gorge se serre, son estomac se contracte, elle parle : « je n’avais pas fait le rapprochement, mais grand-mère a mis au monde un enfant en mauvaise santé qui est décédé à quatre ans ». Elle continue à répéter la phrase. Elle bouge sur sa chaise, comme inquiète. Le praticien la calme et lui explique le cheminement de ce travail personnel ; ça la rassure.


     « Je demanderai à maman si, dans la famille, il y a eu aussi un enfant « malade », je pense qu’elle ne m’a pas tout dit. »

     Elle a de nouveau chaud, elle se ventile le visage, c’est la troisième vague, puis tout rentre dans l’ordre. Contrôle : →.


     Puis séance d’OB spéciale grossesse, et elle repart en se sentant en sécurité face à l’accouchement, persuadée que tout va se passer formidablement bien. Elle est contente d’être venue.


     Six jours après, « l’accouchement s’est déroulé merveilleusement bien, le bébé (Lisa) est en pleine forme ; Sylvie a été à la hauteur !... » dixit la patiente par SMS.


     La maman de Sylvie a dit à sa fille, après l’accouchement, qu’elle avait fait une fausse couche avec un foetus mal formé avant la grossesse qui a donné naissance à Sylvie.




     Sylvie avait, sans raison apparente, peur d’accoucher alors que son premier accouchement s’était bien passé, qu’il n’y avait pas de souci particulier. Le TRM a permis de relier cette peur non à l’accouchement lui-même, mais à la peur d’avoir un enfant avec des problèmes de santé.

     Le travail en HG sur la peur d’avoir un enfant avec des problèmes de santé a permis à la future maman de ressentir l’angoisse de sa grand-mère face aux soucis de santé d’un enfant décédé à 4 ans, et de faire le rapprochement avec ses propres angoisses. Puis elle a ressenti l’anxiété de sa propre mère.


     L’HG a permis aux mémoires de sa grand-mère et de sa mère de ne plus peser sur elle, même si elle ne connaissait pas alors la cause de l’anxiété de sa mère qui avait choisi de lui cacher sa propre inquiétude pour ne pas en rajouter.