La recherche du bonheur

Il me semble que le but ultime de tout être est d’atteindre le bonheur, la  satisfaction profonde, le sentiment de plénitude. Les Grecs le disaient déjà. Qu’il soit stoïcien ou épicurien, le philosophe a pour but de trouver une manière d’être qui soit exempte de souffrance, exempte d’insatisfaction ou de
frustration.


     J’ai acheté un jour une revue qui faisait la une de sa couverture avec le titre: « mesure du bonheur des Français ». Mais quand j’ai lu l’article, je me suis rendu compte qu’il s’agissait simplement de quantifier les équipements et les possessions des Français : combien d’entre eux étaient propriétaires de leur maison, combien de voitures, piscines, résidences secondaires possédaient-ils ? L’enquête ne s’intéressait nullement aux relations : à savoir si la personne vivait seule ou si elle était en bonne santé. Cela m’a donné matière à réflexion. En tant que médecin, je peux tous les jours me rendre compte que ce qui rend les gens malheureux, et c’est essentiellement les relations avec le partenaire, avec leurs enfants, parents, amis. La santé et surtout la reconnaissance de soi par les autres, et par soi-même, jouent un rôle beaucoup plus important que le nombre des possessions, alors que ces dernières sont souvent recherchées, à tort, comme moyen de reconnaissance.


     En Occident, on a tendance à confondre but et moyen. La civilisation, au lieu de rechercher le bien-être de tous, s’est orientée vers la recherche du profit. Les plus doués accumulent les possessions, l’argent, le pouvoir… Mais ils n’en ont jamais assez, car, malgré ce qu’ils possèdent, ils ne se sentent pas heureux.

 

     Alors, se disent-ils, peut-être qu’en ayant plus… Et il arrive aussi qu’on perde un peu : une vraie catastrophe pour celui qui croit que le bonheur est affaire de possession… Cette recherche de biens fait perdre de vue l’objectif initial qui est pour chaque homme de devenir heureux.


     Certains d’entre nous s’imaginent que le bonheur serait une succession ininterrompue de sensations plaisantes. Cela ressemble plus à une recette garantissant l’épuisement qu’à une manière d’atteindre un bonheur authentique. Parce que le plaisir est très vulnérable, qu’il est dépendant des conditions extérieures, du temps, des changements… par nature il redevient neutre et se transforme même parfois en son opposé.


     Mais demeurer « en plénitude » est tout autre chose : plus on en fait l’expérience, plus cela s’approfondit. Par « plénitude » j’entends un ensemble de qualités humaines comprenant l’amour altruiste, la compassion, la liberté intérieure, la force intérieure. Ensemble, ils constituent une manière d’être, un état qui perdure quelle que soit la situation émotionnelle rencontrée ; ils nous donnent les ressources nécessaires pour faire face aux aléas de l’existence. Donc, au lieu d’être vulnérables aux circonstances extérieures, nous pouvons les expérimenter de manière différente. L’état de plénitude nous permet d’être en paix, même dans l’adversité.


     L’Harmonisation Globale peut nous permettre d’acquérir plus facilement ce calme intérieur en nous permettant notamment de nous libérer de nos différentes peurs : peur de ne pas être aimé, de ne pas réussir, de nos culpabilités ou de nos colères.

 


     Vivons la paix et la sérénité intérieures.

 

 

     Imaginons un char, tiré par un cheval, dirigé par un cocher, avec le maître assis tranquillement à ses côtés. Où nous situons- nous ?

 

 

      Nous pouvons être le char : nous sommes alors comme un nouveau-né, nous ne décidons par nous-mêmes, nous ne pouvons choisir notre déplacement, ni la manière de nous déplacer…
       Nous pouvons être le cheval : pleins de fougue, nous tirons le char, nous faisons de notre mieux pour donner de l’allant, mais notre volonté n’intervient pas dans la direction à suivre ou pour savoir quand nous allons tourner et où nous devons nous arrêter; nous sommes seulement conscients de notre course. Peut-être que la vie va nous amener à reculer, à errer, nous n’en avons aucune conscience, nous avançons, c’est tout.
        Nous pouvons être le cocher : nous savons où nous voulons aller, nous avons vu la carte, nous prévoyons les passages difficiles, les moments de repos, nous réagissons aux imprévus… Nous tirons les rênes du cheval pour le diriger, le faire accélérer ou ralentir, nous nous préoccupons de sa nourriture…
       Mais nous pouvons aussi être à notre véritable place, celle du maître. Le maître est là, assis, apparemment il se repose : il a donné les consignes à son cocher : le but du déplacement, les impératifs horaires, etc. Et lui peut se reposer : tout s’organise sans qu’il ait besoin de s’en préoccuper, tout en restant conscient de tout ce qui se passe. 

       

         L'Harmonisation Globale peut nous aider à prendre notre place, celle du Maître.