L’épigénétique

     J’ai lu un travail très intéressant du Professeur Moshe Szyf et de son  collègue Michael Meaney de l’université McGill de Montréal sur l’épigénétique, article écrit par Jörg Blech dont je citerai des extraits.


     Ces chercheurs ont mis en évidence que des rats élevés en batterie étaient beaucoup plus sensibles au stress que des rats élevés par leur mère. En étudiant l’ADN des cellules de leur hippocampe (une partie du cerveau importante pour l’apprentissage et la mémorisation), ils ont remarqué que celui-ci ne fonctionnait pas correctement, contrairement à l’ADN des rats élevés par leur mère : un marquage chimique en perturbait la lecture. Ces perturbations diminuaient progressivement si ces rats étaient « chouchoutés ».


     Ils se sont demandé si la même chose se passait chez l’homme. Aussi ont-ils comparé l’ADN de l’hippocampe de sujets jeunes décédés, soit accidentellement, soit par suicide : chez ceux décédés accidentellement, l’ADN fonctionnait normalement, ce qui n’était pas le cas des sujets décédés de suicide.


     Szyf pense que «les événements de la petite enfance marquent le cerveau». « Ce marquage reste et peut déclencher quelque chose de maladif. Dans le cas que nous avons étudié, c’est le suicide ». Par-là, il va bien au-delà de la maltraitance. Ce qu’il suppute fait apparaître sous un éclairage nouveau les relations entre environnement, gènes et comportement ».


     « Le marquage chimique de gènes déterminés pourrait constituer la charnière longtemps recherchée grâce à laquelle il est possible de prouver que l’environnement agit sur l’hérédité ».


     «C’est par la fixation ou l’enlèvement de groupes méthyl, appelées méthylation et déméthylation, que les cellules modifient l’activité individuelle de leurs gènes ».


     « L’épigénétique est le domaine de recherche qui s’y consacre ».


     Szyf y voit la promesse d’une percée interdisciplinaire, qu’il vise depuis le début de sa carrière : il a tout d’abord étudié la philosophie en Israël, et ce n’est qu’ensuite qu’il s’est tourné vers la génétique. Szyf s’étonne de ce que «les sciences de l’esprit et les sciences naturelles soient entièrement séparées, comme si l’esprit et le corps n’avaient rien à se dire. Je veux comprendre comment ils communiquent ».


     « Des études récentes laissent à penser que l’arrangement épigénétique peut aussi être transmis aux générations suivantes ».


     « Toutefois, à la différence des maladies génétiques classiques, on n’est pas tout à fait impuissant face aux problèmes épigénétiques. La méthylation-déméthylation est un processus réversible, par des substances pharmacologiques, mais aussi par l’alimentation, par les nouvelles thérapies
comportementales ».


     Pour Szyf, « asthme, obésité, dépôt de calcaire dans les artères, dépression et même les tumeurs sont en lien avec une méthylation-déméthylation erronée des cellules ».
     L’Harmonisation Globale agirait-elle à ce niveau ?